Chef invité en 2002
Une grand-mère pianiste, un père pianiste et chef d'orchestre, Vladimir Cosma ne pouvait que rencontrer la musique. Après des études au Conservatoire de Bucarest et deux premiers prix, de violon et de composition, il arrive en France en 1963. Il étudie alors avec Nadia Boulanger à l'École Normale de Musique, s'intéresse au jazz, à la musique de film et à toutes sortes de musiques folkloriques. Il participe au sein d'orchestres symphoniques à des tournées dans le monde entier, qui le mènent aux Etats-Unis, en Amérique du Sud et en Extrême-Orient.
Sa rencontre avec Michel Legrand, un soir de 1966, est décisive pour son avenir. Il débute sa carrière dans le cinéma en faisant les arrangements des musiques de films de Michel Legrand, l'un des compositeurs qui l'ont influencé, au même titre que Henri Mancini et Burt Bacharach.
Vladimir Cosma compose sa première musique en 1966 (Hors Jeu), mais son premier succès date de 1967, avec Alexandre le Bienheureux. Il rencontre à cette occasion Yves Robert, et c'est le début d'une très longue et très riche collaboration entre les deux hommes. Cette fidélité se renouvellera avec d'autres metteurs en scène et d'autres acteurs. Citons Claude Pinoteau, Pierre Richard, Roger Hanin.
Sa musique a accompagné les plus grands succès du cinéma français des 30 dernières années : Le Grand Blond avec une Chaussure Noire, la Boum, la Zizanie, l'Aile ou la Cuisse, le Dîner de Cons, la Chèvre. La télévision n'est pas en reste avec des réalisations comme Petit-Déjeuner Compris, Michel Strogoff, Ch'teauvallon, Les Coeurs Brûlés, Médecins de Nuit, Sam et Sally. Films et séries populaires, dans le sens qui plaisent au plus grand nombre.
Tour à tour tendre, nostalgique, enlevée, la musique de Vladimir Cosma se reconnaît aisément. Elle a une couleur bien particulière. Couleur qui doit aussi aux instruments employés comme de le lyricon, l'harmonica, la flûte de pan.
A travers plus de 200 musiques, tant pour le grand écran que pour le petit écran, c'est tout le cinéma français, à quelques exceptions près, qui a été mis en musique par Vladimir Cosma.
Deux César, un 7 d'Or et un prix à Cannes sont venus récompenser cet extraordinaire créateur de mélodies. Il est symptomatique de constater que Vladimir Cosma ait été distingué non pas pour des musiques accompagnant des comédies, mais pour des úuvres dites sérieuses. La comédie n'a jamais eu bonne presse auprès des critiques.
Sources : Interviews par Didier C. Deutsch (octobre 1991) et par Frédéric Gimello-Mesplomb (22 mai 1998)
Rédaction : Jean-Philippe Gérard